Comment apprennent nos enfants, ou pourquoi l'école classique échoue

Beaucoup de parents font ce constat : nos enfants n'arrivent plus à apprendre. Pourquoi? Voici quelques pistes données par un pédopsychiatre, Alain SOTTO.
Tout d'abord, il faut savoir que nous retenons :
- 5% de ce que nous écoutons;
- 20% de ce que nous lisons;
- 80% de ce que nous faisons (dans l'action);
- 90% de ce que nous sommes capable d'expliquer avec nos mots.
Premier constat : l'école classique, ou le plus gros des apprentissages est transmis par l'enseignant à des élèves assis derrière des tables, soit l'apprentissage papier-crayon très (trop) théorique ne permet donc pas une acquisition de savoirs suffisante.
Les écoles à pédagogie alternative type Freinet, Montessori, Steiner pour ne citer qu'elles, sont plutôt basées sur le faire, et autour de l'enfant, et non du groupe classe. C'est pourquoi elles ont tant le vent en poupe auprès des familles même si ces écoles restent malheureusement élitistes, de part leur coût de scolarité élevé (entre 1500 et 5000 euros l'année scolaire).
Deuxième constat : les apprentissages sont trop fragmentés, les programmes officiels trop chargés et les enfants n'arrivent pas à faire de lien entre les différents apprentissages. Or, pour bien apprendre, il est nécessaire qu'il y ait du sens et pour ce faire, que les apprentissages ait une cohérence. Comment en fin de journée, lorsque l'enfant a fait des maths, du français et de l'histoire, peut-il donner sens à ces disciplines étudiées au cas par cas, alors que dans la vie, tout se mêle? Les pédagogies alternatives travaillent autour du quotidien de l'enfant, de ses besoins d'apprendre sur un sujet qui le passionne et le motive à un moment donné, sans programme contraignant, car il a toute une vie pour apprendre! Les savoirs et acquis sont répertoriés mais chacun va à son rythme. Aucun apprentissage ne peut être efficace s'il est segmenté dans le temps...
Troisième constat : l'enfant apprend par ses pairs, et ne peut apprendre dans la compétition avec les autres. Les notes sont donc un frein à ses apprentissages car elles peuvent nuire à l'épanouissement de l'enfant, qui se sentant dévalorisé, perd confiance en lui et se démotive. Là encore, les pédagogies alternatives bannissent pour la plupart les notes, inutiles à l'acquisition de compétences évaluées en terme d'acquis uniquement.
Quatrième constat : un adulte pour trente élèves ne peut être bénéfique pour personne. Deux adultes permettent déjà de travailler en groupe et de donner une dynamique au groupe classe. là, l'Education Nationale l'a compris mais peine malheureusement à le généraliser à toutes les classes.
Cinquième constat : les devoirs à la maison ne devraient pas exister. Comment demander à un enfant de travailler une notion seul, sans les outils et aides nécessaires à sa bonne résolution? Et après une journée de classe, l'enfant a besoin de souffler, comme nous autres!
En bref, l'école classique a besoin de revoir sa copie si elle veut résolument aider chaque enfant à réussir à apprendre. il n'y a pas de bonne pédagogie, certaines écoles ou enseignants se donnent beaucoup de mal pour aider les enfants à apprendre, mais sans bons outils, comment y parvenir, pour tous?